Sunday, June 19, 2005

Good News

Last week my friend and I were interviewed by the American National Radio about Lebanese bloggers. It appears that there are rare bloggres in the Middle East, the National Radio made some interviews with some of them in Cairo. The journalist was impressed with our liberty of expression in Lebanon. And he asked a lot of questions about what are the subjects that we write about, and why most Lebanese bloggers write in English. After the interview we chatted about politics in Lebanon and recent elections. He was confused about our sectarian political system, and asked number of question about the civil war. Finally it was a good experience and it pushed me to give more interest to my blog.

Monday, June 13, 2005

Congratulations for the Lebanese people

I congratulate the Lebanese people on the results of yesterday’s legislative elections. Before you start judging me, I’m not pro-Michel Aoun, I am an independent, but yesterday’s elections proved that the Lebanese people are capable to act contrary to expectations, and that they still have the choice and the capability to practice its right of accountability. Yesterday’s elections was a message to all Leaders who underestimated the Lebanese people and treated them as a herd.

We witnessed yesterday a truly democratic battle in Mount Lebanon and the Bekaa Valley. It was a battle between two versions of the opposition. General Michel Aoun’s version, who returned to Lebanon a month ago after 15 years of exile, against the version of the “enemies of the past” coalition’s, the Druze leader Walid Joumblatt, the “moderate” Christian coalition Kornet Chehwan, the Future Movement of the Sunni leader Saad Hariri and the ex-Christian militia the Lebanese Forces. The battle ended with the victory of the first party leaded by Michel Aoun, a National leader who aims to implement several reforms and based his electoral campaign on the battle against corruption.

Let’s hope that Michel Aoun, who is expected to win more then 20 seat in the parliament, will implement the program he pledged in his campaign. I hope that we will not to be disappointed.

Wednesday, June 08, 2005

De la race des aigles

Je vous invite à lire un article écrit par un des étudiants de M. Samir Kassir. Ce qui est écrit ci bas exprime dans une grande partie tout ce que j’aurai voulu écrire en homage à mon cher professeur. J’espère que ça vous donnera une idée sur qui était Samir Kassir.


De la race des aigles

Samir Kassir n’aimait pas les hommages. Il n’aurait pas apprécié celui-là. Ayant été son étudiant, je sais qu’il m’aurait conseillé d’oublier ma copie et d’aller lire le journal ou un ouvrage intéressant au lieu d’écrire ces lignes.

Derrière ses airs de « mauvais garçon », derrière son ironie cinglante, derrière le hérisson qui piquait parfois, il y avait l’homme, attachant. Je me souviens qu’un soir, lui ayant dit par hasard que j’allais chanter, dans les rues d’Achrafieh, Leonard Cohen, à l’occasion d’un événement culturel organisé par l’université, il était venu s’asseoir parmi les auditeurs, avec sa compagne, pour m’écouter. J’avais pris ma guitare, sans aucune assurance, pour chanter Lover, Lover, Lover du chanteur canadien, vantant la nécessité d’une paix israélo-arabe. La prestation était moyenne, le son franchement mauvais. Néanmoins, il était venu et il était resté jusqu’à la fin. Je devais plus d’une fois, ultérieurement, être comblé par les preuves de son affection.

Il y avait aussi le professeur, toujours soucieux du devenir, surtout intellectuel, de ses élèves. Il avait un mépris total du politiquement correct sous toutes ses formes, et cela se manifestait d’abord dans son attitude d’enseignant.

Ceux qui ont tué Samir Kassir ont visé juste. Ils ne pouvaient mieux réussir leur coup. Samir Kassir appartenait avant tout à la société civile. Et c’est en intellectuel engagé, toujours critique, qu’il s’engageait dans le politique. La place qu’on l’a forcé à quitter est impossible à combler. Samir Kassir est un jeune arbre qu’on déracine à la saison où il donne le plus de fruits, et qui ne repoussera plus jamais. La perte est énorme. Sa réflexion, sa pensée étaient un trésor inépuisable pour ceux qui y étaient initiés ; une réserve de courage et de liberté pour ceux qui avaient la curiosité, la soif de savoir. Il aura eu le destin du penseur oriental, qui n’a pas le droit de vivre pour ses idées, qu’on abat pour sa pensée, et qui n’a le droit d’être apprécié que dans la mort. Et encore : ce n’est qu’une (trop) infime minorité qui a fait avec lui, samedi, une partie de son dernier voyage. L’éternelle et incompréhensible apathie d’un peuple quand un intellectuel sans autre empire que celui – pourtant si grandiose, mais si peu reconnu – de l’infinie liberté de pensée est lâchement abattu, dans la solitude.

Samir Kassir était libre, il l’a été jusqu’au bout. Brider aujourd’hui cette liberté, la dévoyer au profit de luttes politiciennes, c’est descendre sous le seuil élémentaire de l’éthique politique. C’est assassiner une nouvelle fois l’intellectuel intègre, qui refusait la pensée statique, dont la vie a été un long combat contre la pensée unique et figée, sous toutes ses formes. Contre la récupération et contre la dictature.

Samir Kassir était de la race des aigles. Dieu, qu’il aurait détesté les charognards.



Michel HAJJI GEORGIOU

Monday, June 06, 2005

A celui qui m’a appris la liberté de choisir


Picture Samir Kassir
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J’écris aujourd’hui en français, parce que c’est la langue de tes pensées et de ton cœur.
Je voudrais par ces quelques mots te remercier.
Merci pour m’avoir appris le sens de la liberté.
Merci pour m’avoir appris à travers tes cours, ton style de vie et ta pensée, ce que c’est la laïcité.
Merci pour m’avoir appris que je suis toujours capable de choisir. Choisir de ne pas être un nombre, un vote, une fille, une citoyenne libanaise, une élève, un simple membre d’une foule, mais d’être unique.
Merci pour m’avoir appris à négliger les rumeurs et à chercher la vérité.
Merci pour m’avoir prouvé que toute personne était capable du changement. Et qu’il suffisait de commencer par soi.
Merci pour m’avoir montré que la vraie modestie existait.
Merci pour m’avoir montré que l’homme oriental était capable de se moderniser.
Merci pour avoir été mon professeur, mon ami et mon recours.
A toi M. Samir Kassir je dis grand merci.

Et je remercie le destin de m’avoir permis de faire ta connaissance.